L’intelligence : réalité ou paradigme?

En 2015, la théorie des sept types d’intelligence, issue des travaux de recherche du psychologue américain Howard Gardner auprès d’enfants ayant des déficiences cérébrales et privés de certaines facultés intellectuelles, mais capables d’en accomplir d’autres, est validée par les neurosciences et l’imagerie cérébrale. Cette découverte bouleverse la définition même de l’intelligence et fait tomber de son piédestal la toute puissante intelligence logico-mathématique placée au centre des apprentissages scolaires.

Les sept types d’intelligence consistent en :

1)     Intelligence linguistique

C’est la capacité et l’aisance à manier le langage et les lettres. L’intelligence linguistique est la forme d’intelligence la plus valorisée dans l’enseignement au côté de l’intelligence logico-mathématique. Les deux étant complémentaires pour résoudre ou énoncer un problème. La maitrise de la rhétorique permet de nuancer les idées, les mettre en forme et les transmettre avec précision. La maitrise du langage facilite aussi l’apprentissage des langues étrangères.

Ces aptitudes sont indispensables dans certaines professions, notamment chez les avocats, les poètes, les écrivains, les journalistes et tous les métiers qui nécessitent de formuler des idées, des pensées ou l’utilisation de son imagination, à l’oral comme à l’écrit.

  • Intelligence logico-mathématique

Elle désigne la capacité à résoudre des problèmes abstraits de logique ou de mathématique, de calculer et catégoriser, que ce soit manipuler les chiffres avec aisance, émettre des hypothèses ou encore comprendre des phénomènes complexes. L’intelligence logico-mathématique est très valorisée dans l’enseignement.

  • Intelligence musicale

C’est l’intelligence des musiciens et compositeurs. Elle désigne la capacité de comprendre, ressentir, mémoriser, interpréter, créer ou apprécier la musique et les rythmes.

  • Intelligence spatiale

Celle-ci permet des représentations mentales virtuelles fines, une mémoire visuelle de haute qualité et permet des facultés créatives dans les domaines artistiques, comme la sculpture, la photographie, la peinture, la géographie.

  • Intelligence kinesthésique

Elle fait référence aux habiletés physiques et à la capacité à utiliser son corps comme moyen d’expression. Bien sûr, on la retrouve chez les sportifs et les danseurs, mais aussi chez les artisans ou les chirurgiens qui démontrent une grande motricité fine.

  • Intelligence intrapersonnelle

C’est l’intelligence qui fait référence à l’introspection et qui permet une bonne connaissance de soi. Elle englobe l’analyse de ses pensées, de ses comportements, de ses émotions et la capacité à reconnaitre ses limites et ses forces. L’intelligence intrapersonnelle est utilisée dans les métiers de la psychologie, du conseil et de l’accompagnement.

  • Intelligence interpersonnelle

Il s’agit de l’une des intelligences de plus en plus valorisées. Certains l’appellent l’intelligence émotionnelle. C’est l’intelligence qui permet de comprendre les autres, d’anticiper, d’avoir de l’empathie et de la tolérance, d’être à l’écoute des autres et sensible aux réactions et aux besoins de son entourage. L’intelligence interpersonnelle permet à l’individu de détecter les sous-entendus des relations sociales, favorise les coopérations et l’analyser des interactions. Elle est celle des leaders, des enseignants et également des commerçants.

Les sept types d’intelligence ne devraient pas être classés de façon hiérarchique ou selon leur importance. Il ne s’agit plus de comparer les individus, mais plutôt d’identifier l’intelligence dominante de chacun. Malheureusement, notre société nous impose encore un classement pyramidal. Il ne devrait pas exister de modèle unique et valorisé à l’excès ni dans nos écoles ni dans nos entreprises. D’ailleurs plusieurs remettent en question le système scolaire traditionnel, mais en fait-on autant dans nos organisations? Prend-on le temps d’évaluer le besoin de tel ou tel poste en matière de type d’intelligence? Peut-être que si nous accordions davantage d’importance aux découvertes neuroscientifiques, nous aurions davantage de gens assis sur les bonnes chaises…

Et vous, quel est votre type dominant d’intelligence? Vous sentez-vous sur votre X? Je vous laisse y réfléchir…