Le jour de la marmotte

2 février, Jour de la Marmotte…Tout le monde se souviendra du film culte « Un jour sans fin » mettant en vedette Bill Murray, jouant un présentateur météo revivant la même journée jusqu’à ce qu’il trouve un sens à sa vie. Malheureusement, le Jour de la Marmotte semble se répéter également dans les organisations… Et vous, avez-vous l’impression de faire du sur-place?

Je ne vous étonnerai certainement pas en affirmant que le changement est souhaitable et même inévitable dans les organisations : c’est une question de survie! La crise qui secoue certains joueurs majeurs dans le secteur du commerce de détail au Québec actuellement en est d’ailleurs un triste exemple. Bien que difficile, l’exercice d’humilité qu’exige le marché est désormais quotidien.

Cependant, il faut aussi changer intelligemment et éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain… La ligne est mince entre changement et recommencement, entre ménage et redémarrage! Dans cette volonté de changement, nombreuses sont les entreprises où tous sont à pied d’œuvre et s’épuisent à l’effort pour presque rien. Et cette impression de revivre sans cesse le Jour de la Marmotte démobilise les employés, même les plus énergiques et talentueux.

À la défense des entreprises, le changement est rarement simple et certaines contraintes importantes sont parfois hors de notre contrôle. Toutefois, mon expérience de coaching auprès d’équipe de direction m’indique plutôt que les barrières aux changements qui seraient véritablement porteurs et profitables pour l’organisation proviennent encore davantage de croyances collectives enracinées dans la culture.

Voici donc trois croyances, qui méritent elles aussi d’être remises en question, pour améliorer votre réelle capacité de changement et vous éviter d’éternels recommencements…

1) Les gens compétents n’ont pas besoin de direction

Vous avez raison en ce sens que si vous ne leur en donnez pas une, ils choisiront la leur et vous risquez de vous retrouver avec des employés qui fonctionnent en silo ou qui ne rament pas dans le même sens. Il ne s’agit pas ici de micro-manager des gens qui sont pleinement en mesure de s’acquitter de leurs tâches, mais plutôt d’uniformiser la vision à servir et de communiquer les objectifs à rencontrer. Le meilleur pilote d’avion peut vous amener en Alaska plutôt qu’à Cuba si vous ne lui dites pas où vous voulez aller.

2) La capacité d’adaptation d’une entreprise se voit au nombre de changements entrepris

En fait, ce sont plutôt les changements réussis qui devraient être considérés comme un indicateur valable. On évalue à près de 30% les changements qui survivent suite à leur implantation! Forte est la tendance d’entreprendre et de vouloir mener plusieurs changements d’envergure à la fois. Il est vrai que c’est rassurant d’être en action, de sentir qu’on fait quelque chose, même si on ne fait pas les bonnes choses…Mais tous ces projets abandonnés sont autant de deuils qu’auront à faire les employés qui les ont porté. Prenez donc soin de choisir judicieusement un nombre restreint de changements qui méritent d’être déployés. Planifiez-les et faites-les correctement, jusqu’au bout!

3) Renouveler l’organisation = renouveler l’équipe

Bien entendu, certains employés peuvent choisir d’embarquer dans le train ou de le regarder passer, ou encore le changement que vous désirez mettre en place peut nécessiter l’ajout de compétences à votre équipe. Toutefois, il s’agit d’une erreur que de croire que le succès d’un projet passe systématiquement par un changement de joueurs. Avec les employés qui quittent, fuient également connaissances, expertise et leçons acquises par les erreurs passées. Mieux faire dans l’avenir ne signifie pas effacer l’expérience! De plus, le départ et l’arrivée d’employés a pour conséquence de rompre momentanément et parfois sur une longue période l’équilibre des équipes nuisant ainsi à la performance et à la réussite collective. Il est peut-être plus facile de changer les gens que de les amener à changer, mais la facilité est rarement payante…

Bref, tout comme l’individu qui désire se développer et progresser, l’entreprise doit revoir à priori ses valeurs, croyances et paradigmes avant d’espérer un changement en profondeur. Ce sont les changements frénétiques et superficiels qui génèrent cette impression lourde et désagréable de faire du sur-place… Rappelez-vous que l’enracinement prend un certain temps, que vous en disposiez ou non!

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