Il est où le bonheur, il est où ?

Dans une responsabilité partagée entre l’employeur et son collaborateur!

S’il est vrai que l’argent ne fait pas le bonheur, alors qu’est-ce qui rend heureux au travail de nos jours? Pour plusieurs travailleurs, le salaire est certes un facteur important, mais pas autant que la qualité de vie. Pendant que les entreprises font des pieds et des mains pour rendre leurs employés heureux, certaines allant même jusqu’à créer des postes de CHO (Chief Happiness Officer), il nous apparaît légitime de se demander : « Mais, il est où le bonheur, il est où? ». Mais avant même de se demander où est le bonheur, il faudrait peut-être se demander ce qu’est le bonheur!

C’est quoi le bonheur?

Pour le Dr Jacques Forest, psychologue, CRHA et professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. « La définition du bonheur au travail est la même que le bonheur en général, quoique les manifestations peuvent parfois sembler différentes. » On distingue trois niveaux de bonheur :

  1. La vie agréable
    C’est la base : beaucoup d’émotions positives, peu d’émotions négatives, et une satisfaction générale envers la vie.
  2. La vie engagée
    C’est le fait de vivre, dans plusieurs, sinon toutes les sphères de vie, des épisodes actifs d’engagement, de dévouement, et où le temps passe rapidement.
  3. La vie significative
    C’est le fait d’actualiser son potentiel, d’avoir un but dans la vie et de s’accepter soi-même. On n’y trouve peut-être pas toujours le sens de la vie, mais au moins le sens de sa vie.

Les trois niveaux s’appliquent au bonheur au travail, comme dans la vie en général. On cherche à se réaliser, à faire un travail porteur de sens et à avoir des relations professionnelles de qualité.

La recette du bonheur

Toujours selon le Dr. Jacques Forest, il y a trois principaux ingrédients nécessaires au bonheur des travailleurs au travail.

  1. Besoin d’autonomie : se sentir capable de faire des choix à l’intérieur de certaines règles et limites, agir en accord avec ses valeurs.
  2. Besoin de compétence : se sentir efficace et performant face aux défis.
  3. Besoin d’affiliation sociale : se trouver dans un climat de travail sain et productif où les relations interpersonnelles sont mutuellement satisfaisantes.

« Par contre, la façon de satisfaire ces trois besoins psychologiques est très variable. Et là-dessus, on n’a pas de réponse scientifique définitive », précise le Dr Forest. De bonnes pratiques de gestion peuvent toutefois contribuer à combler ces besoins et ainsi augmenter l’indice de bonheur des travailleurs.

Par exemple, pour répondre au besoin d’autonomie, l’employeur devrait faire l’effort de comprendre et reconnaître la perspective des employés, donner la possibilité de faire des choix, encourager les initiatives et donner le droit à l’erreur et finalement, réduire l’utilisation de règles trop rigides. En ce qui concerne le besoin de compétence, les gestionnaires doivent aligner les responsabilités avec les forces individuelles, donner du feed-back positif, rapide et efficace, fixer des objectifs stimulants, mais réalisables et souligner les succès. Finalement, afin de répondre au besoin d’affiliation sociale, il est de loin préférable pour le gestionnaire d’apprendre à connaître personnellement ses employés, prévenir et gérer les conflits rapidement et partager le plus possible l’information.

La responsabilité du bonheur

Ainsi, les organisations peuvent donc mettre en place plusieurs pratiques qui peuvent véritablement contribuer au bonheur des travailleurs. Mais en sont-elles garantes? Non. Chacun est aussi responsable de son propre bonheur. Par exemple, au sein de votre couple, avez-vous comme responsabilité de vous assurer du bonheur de votre conjoint ou conjointe? Vous désirez certainement voir votre douce moitié heureuse. Vous êtes là pour l’aimer, l’accompagner et les soutenir. Mais êtes-vous garant de leur bonheur? Si ce que vous êtes ne lui convient pas, tenterez-vous de devenir une autre personne? Pourquoi serait-ce différent dans le cas de la relation d’emploi?

Si vous n’êtes pas heureux au travail, vous avez le devoir de vous questionner. Avez-vous un tempérament plutôt pessimiste ou optimiste? Qu’en est-il de votre attitude au travail? Comment réagissez-vous aux différentes situations? Êtes-vous proactif au travail? Auriez-vous avantage à vous impliquer plus? Comment pourriez-vous participer à la vie de votre organisation? Avez-vous déjà exposé clairement vos besoins à votre employeur et d’une manière appropriée? Quelles solutions pouvez-vous proposer? Faites-vous preuve d’ouverture avec vos collègues de travail? Bref, une petite introspection s’impose!

Si, vous avez tenté diverses approches, que vous vous êtes questionnés, et n’êtes toujours pas heureux, il se peut que vous ne soyez simplement pas au bon endroit et que vous devriez penser à un changement.

En psychologie positive, les chercheurs ont identifié 4 habitudes pour être heureux :

  1. Les bienfaits de la gratitude

Avoir de la gratitude de pour ce que nous apporte la vie et les autres. Autrement dit, tourner son attention sur ce que nous avons plutôt que sur ce qui nous manque.

  1. Prendre soin de nos relations

Prendre le temps de réfléchir à nos relations et aux types d’interactions que nous avons avec nos amis et les personnes que nous aimons.

  1. Focaliser sur le positif

Se concentrer ce qui va bien plutôt que sur ce qui va mal dans nos vies et dans le monde. Rechercher des émotions positives.

  1. Connaître ses forces

Identifier nos « forces de caractère », c’est-à-dire nos capacités de nous comporter, de penser ou de ressentir de manière à favoriser un fonctionnement et des performances optimales et aider à mener une vie heureuse et florissante, et les mettre chaque jour en application.

Le bonheur est accessible à tous, mais résulte en grande partie de nos attitudes et croyances face à la vie. Choisir de changer sa destinée et avoir le courage de se tourner vers l’inconnu peut être inconfortable et déroutant, mais c’est aussi une responsabilité que nous avons tous pour aspirer au bonheur.

Êtes-vous prêt à être heureux?