Cohabitation générationnelle: poser un regard nouveau sur la relève
Ah les jeunes!! Ils sont paresseux, déloyaux et égocentriques. Ils voudraient tout avoir, tout de suite et sans efforts. Ils sont insouciants, préfèrent les loisirs au travail. Ils perdent leur temps sur les réseaux sociaux à entretenir des relations bidons, plutôt qu’à s’occuper des personnes qui comptent vraiment. Bref, ils n’ont pas les valeurs à la bonne place. C’est malheureusement le regard très sombre que portent encore les générations précédentes sur les générations Y et Z. N’est-il pas triste et préoccupant de constater que nous avons si peu foi en la relève que nous avons nous-mêmes mis au monde?
Est-ce que la cohabitation des générations en milieu de travail est une affaire simple? Bien sûr que non! Mais nous n’arriverons certainement pas à relever ce défi en tentant de déterminer laquelle est la meilleure. Il n’y a aucune bonne ou moins bonne génération… elles sont différentes, point à la ligne! Chacune a son histoire, sa vision du monde du travail, ses valeurs et ses besoins.
Des baby-boomers à la génération Z
Les générations se suivent, mais ne se ressemblent pas et leur relation avec le travail différe à maint points de vue.
Baby-boomers (1943-1959): Désirant briller et exceller dans leur carrière, ils se sont beaucoup sacrifiés pour leur travail où ils ont trouvé leur principale source d’accomplissement. Avides de grandes réalisations, ils sont stimulés par le titre, l’argent, la reconnaissance et les récompenses et démontrent beaucoup de respect pour l’autorité. L’entreprise est une famille à laquelle ils sont profondément attachés.
Génération X (1959-1977) : Ne croyant pas à la sécurité d’emploi, ils préfèrent développer leurs compétences et par conséquent leur employabilité. Ils sont en quête de l’équilibre travail-vie privée, vivent dans le moment présent et pour eux la liberté est la récompense ultime. Ils apprécient avoir une rétroaction rapide et sont à la recherche de défis constants le salaire n’étant pas leur motivation première.
Génération Y (1978-1994) : Ils sont en mesure de mener plusieurs carrières parallèles et disposent d’une grande indépendance face à l’employeur. Ils se rebellent contre l’autorité et veulent évoluer au sein d’une communauté en favorisant le travail d’équipe et le plaisir. Créatifs et débrouillards, ils sont davantage à la recherche d’un coach qui leur permettra d’obtenir des résultats rapides et de gravir les échelons.
Génération Z (1995-?) : Connectés en permanence, ils n’ont plus de temps à perdre. Le travail peut se faire de n’importe où, n’importe quand. Très près de la Génération Y au niveau de ses attentes, cette génération recherchera tout de même plus de sécurité et à être rassurée sur son avenir, car elle grandira dans un monde scolaire qui ne correspond pas à l’univers professionnel actuel et futur.
Contrer les préjugés
Avant d’espérer pouvoir mobiliser la plus jeune génération, les employeurs doivent d’abord travailler à éliminer les préjugés persistants entretenus à l’égard des jeunes et qui nuisent à la synergie intergénérationnelle. Par exemple :
– Ils sont individualistes : Pourtant, ils croient au travail d’équipe et bien que connectés depuis leur naissance « 47% des Z croient que la communication face-à-face représente le moyen de collaboration le plus efficace qui soit au travail » (Ipsos Reid 2015).
– Ils sont égocentriques : Pourtant, ils ont le sens de la communauté et « 87% d’entre eux estime qu’il est crucial que leur employeur œuvre non seulement pour son propre intérêt, mais aussi pour celui de l’écosystème dans lequel il évolue » (Ipsos Reid 2015).
– Ils se foutent du travail : Pourtant, ils sont grandement motivés par le fait de partager leurs idées et d’être impliqués dans les décisions au travail, ils veulent se voir confiés des projets importants dans les organisations et quelques « 34% d’entre eux espère une rétroaction régulière sur leur travail » (Ipsos Reid 2015).
Comment les mobiliser?
Tout comme la Génération Y, les Z n’attribuent pas la même valeur à la stabilité d’emploi que les générations précédentes et n’éprouvent pas le désir de mener toute leur carrière au sein de la même entreprise. Cela sert plutôt bien les organisations dans le sens où celles-ci sont aujourd’hui à la recherche de polyvalence, d’agilité et de créativité chez leurs employés. Elles ont donc tout avantage à favoriser les candidatures de ceux qui ont vécu et participé à des changements d’envergure, qui ont connu différents environnements de travail et expérimenté divers styles de gestion. Or, cela implique aussi que les organisations perdront plus rapidement leurs talents que par le passé. Le défi consiste donc à mobiliser suffisamment la jeune relève pour la maintenir, 3, 5, 7, 10 ans de plus à votre emploi, puisque les employés à vie relèvent aujourd’hui bien plus du conte de fée que de la réalité.
Voici donc quelques pistes d’action à intégrer dans votre organisation :
– Faites-les grandir : Les processus de développement de carrière, de gestion des talents et de planification de la relève sont cruciaux dans la mobilisation que la jeune génération. Les Z désirent avancer dans leur carrière et rapidement. L’employeur doit donc démontrer les possibilités d’avancement et développer de concert avec l’employé une stratégie de développement professionnel. Le mentorat et le coaching sont d’ailleurs des outils de choix à cet égard.
– Investissez dans les outils technologiques : Ils sont nés et ont grandi avec la technologie. Une organisation dont les outils sont obsolètes et dépassés n’a rien de sexy à leurs yeux.
– Écoutez : La jeune génération éprouve un grand besoin de s’exprimer, de partager ses idées, de s’impliquer dans les décisions, et bien entendu, d’être écoutée! Les organisations d’aujourd’hui doivent cultiver la transparence et plus de proximité avec leurs collaborateurs.
– Favorisez le travail d’équipe : Il est vrai que les jeunes n’éprouvent pas le même sentiment d’appartenance à l’entreprise que les générations précédentes. Ils sont toutefois très loyaux à leurs amis, à leurs pairs, à leur équipe. Miser sur les équipes de travail peut s’avérer une stratégie de mobilisation très payante.
– Soyez un bon citoyen : Les jeunes sont particulièrement sensibles aux entreprises qui favorisent l’égalité des sexes, la diversité en emploi, la conscience environnementale, l’achat local et le support aux communautés. Les valeurs de l’organisation ne doivent plus refléter uniquement la performance, mais également vêtir une dimension sociale qui trouve un écho favorable chez la relève.
En conclusion, la cohabitation des différentes générations implique un processus de changement continu au sein des organisations. Il est maintenant temps de confronter nos vieilles croyances avec les valeurs d’aujourd’hui…
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